
Baby-blues : La déprime post natale
de lecture
Baby-blues, quand l'arrivée du nouveau-né rime avec bouleversements
Ah le Baby-blues ! Peu sont les chanceuses échappant au contrecoup de la naissance. Au-delà du bouleversement familial que la naissance de votre tout-petit peut engendrer, c'est aussi et surtout un chamboulement émotionnel.
Aujourd'hui, chez Bébé-culture, nous allons accueillir Sarah, jeune maman de quelques mois. Elle nous expliquera ce qu'est le baby-blues, quels en sont les symptômes, mais aussi comment se sortir de cette période éprouvante émotionnellement.
Le baby-blues, qu'est ce que c'est ?
Le post-partum est une période pleine de bouleversements, aussi bien physiologique que psychique et familial, surtout pour le premier enfant. 30 à 70% des jeunes mamans sont passés par une phase d'hypersensibilité à la suite de leur accouchement.
Il s'agit d'une période où les émotions, les hormones et où notre nouvelle vie se combinent en un cocktail explosif. Aussi appelé syndrome dysphorique transitoire, ce coup de blues n'est que passager et intervient généralement entre le 3ème et le 10ème jour après la naissance.
Un pic de fréquence et d'intensité se fait généralement sentir entre le 3ème et 5ème jour post accouchement, d'où son doux surnom du "syndrome du troisième jour".
Bien heureusement pour nous, cette période n'est que passagère et ne dure que très peu de temps. Il m'a fallu 4 jours pour sortir de cette période difficile émotionnellement, mais chez certaines femmes, ce syndrome peut ne durer que quelques heures.
Différent de la dépression post-partum qui intervient plus tard dans votre construction de jeune maman, elle dure aussi plus longtemps qu'un baby-blues.
Sur le plan physique, la chute des hormones peut traduire ce passage à vide. Après l'accouchement et l'expulsion du placenta, une chute brutale dans le sang du taux d'hormones oestroprogestatives se fait en quelques heures. Ce changement soudain provoque un effondrement du tonus, ce qui entraîne une réaction de découragement.
Sur le plan psychologique, c'est surtout la sensation de "vide" qui est omniprésente. J'ai passé 9 mois à chérir un être qui faisait partie intégrante de mon corps et du jour au lendemain, plus rien. Vais-je être une bonne mère ? Vais-je protéger et apporter à mon enfant tout ce dont il aura besoin ? Au-delà des doutes et des interrogations, c'est surtout l'épuisement qui m'a fait douter de ma future vie de jeune maman.
Après l'énorme effort physique que nous faisons lors de l'accouchement, il faut réussir à combattre les nuits interrompues par les nombreux réveils de bébé.
Comment se manifeste le baby-blues ?
Chaque femme étant différente, les symptômes peuvent varier d'une maman à l'autre. En revanche, les maux principalement connus des jeunes mamans sont :
- Une hypersensibilité : tout est prétexte aux pleurs. Une paire de chaussettes à une chaussette, une pomme de terre mal cuite, un verre cassé sont des éléments déclencheurs à une longue séance de pleurs. Je ne cessais de pleurer. Je me sentais triste et submergée. Et j'avais honte, très honte. Mon enfant est en bonne santé et je l'aime alors pourquoi je ne suis pas heureuse de l'avoir près de moi ?
- Des émotions contradictoires : un coup heureuse, un coup triste, un coup honteuse, un coup joyeuse. Mes sentiments variaient d'une minute à l'autre. La moindre contrariété me faisait ressentir une émotion différente et c'était très compliqué, surtout auprès de mon mari. Il ne comprenait pas, et moi, je culpabilisais.
- Des troubles du sommeil : dormir était impossible. À cause des millions de questions qui me passaient par la tête, dormir me paraissait impossible. J'avais aussi peur de ne pas me réveiller et de ne pas entendre pour enfant pleurer. Alors je restais éveillée le plus possible jusqu'à ce que la fatigue finisse par m'emporter.
- Des troubles de l'appétit : plus rien ne passait. Si j'essayais de manger, j'avais la nausée. L'angoisse me nouait le ventre et m'empêchait de ressentir la moindre sensation de faim. Bien heureusement, ce symptôme n'a duré que quelques jours.
- Une anxiété accrue : de nature anxieuse, ça a été le symptôme le plus difficile à gérer. Mon quotidien était rythmé par la crainte de ne pas m'occuper correctement de mon enfant, de ne pas subvenir à ses besoins comme il le mériterait.
Une jeune maman subit le contrecoup des angoisses de sa grossesse. En effet, pendant 9 mois, nous refoulons nos multiples peurs concernant bébé, le déroulé de la grossesse, mais aussi et surtout son statut de mère à venir. Une fois que votre bout de chou est là, toutes les peurs (qui n'ont parfois plus raison d'être) refont surface puissance 10 !
Ce qui a été compliqué pour moi, c'est d'accepter la fin de mon statut de femme enceinte. Tout au long de la grossesse, j'ai été dorlotée par mon entourage, j'ai été surveillée de près par le personnel médical. Je me sentais importante et j'aimais particulièrement que mon mari soit aux petits soins pour moi.
Mais quand est venue la naissance de mon petit Dimitri, il est devenu le centre de tout et de tout le monde. Ce n'était pas de la jalousie, mais simplement un changement trop radical pour moi. J'avais la forte impression d'être délaissée et cela m'a littéralement brisé le cœur.
Que faire en cas de baby-blues ?
Le baby-blues post-partum n'est pas une pathologie et ne connaît donc pas de traitement. En revanche, j'ai mis au point quelques techniques afin de m'aider à canaliser mes émotions et me détendre
- Prendre du temps pour soi : vous avez le droit. Votre nouveau rôle de jeune maman ne vous dispense pas de prendre du temps pour vous. Quelques minutes suffisent. Un bain chaud, une musique que vous aimez, un saut chez votre coiffeuse. Ne vous oubliez pas.
- Communiquez avec vos proches : ils sauront prendre soin de vous. Expliquez-leur vos ressentis et exprimez-leur votre mal-être. Ce sont vos proches, ils vous aiment et ne vous jugeront donc pas.
- L'homéopathie peut permettre de soulager quelques symptômes. Gelsemium 9CH peut vous soulager si vous être très anxieuse. Si vous avez des crises de pleurs incontrôlables, optez pour Ambra Grisea 9CH. Le mieux est encore de faire une cure d'Oméga3 lors de vos premiers jours après l'accouchement. Mon pédiatre m'a dit que cette cure limitait à 80% la dépression post-partum.
- Reposez-vous ! Essayez de prendre le plus possible de forces afin de faire face aux nombreux réveils de votre tout-petit.
- Demandez rendez-vous avec un professionnel si les symptômes ne disparaissent pas petit à petit d'eux même. N'hésitez pas à contacter votre sage-femme ou votre pédiatre en expliquant votre épuisement maternel.
Règle n°1 du baby blues : ne pas culpabiliser
J'avais honte et je culpabilisais d'être passé par cette période et d'avoir ressenti les émotions que j'ai ressenties. Mon propre enfant, ce petit bout de moi que j'ai porté pendant des mois ne semblait être qu'un inconnu face à moi. Nous devions apprendre à nous apprivoiser, mais je me sentais honteuse de ne pas avoir été à la hauteur durant ses premiers jours de vie.
Fort heureusement, mon entourage m'a été d'un grand soutien. J'ai aussi appris que ma propre mère a aussi souffert du baby-blues, et pourtant je n'ai jamais manqué de rien.
J'ai alors compris que j'avais le droit. J'ai le droit d'avoir des doutes, des craintes et des peurs. J'ai le droit d'avoir un passage à vide à la suite d'un si grand évènement qui changera pour toujours mon quotidien.
La naissance d'un bébé est un vrai bouleversement émotionnel. Votre quotidien est rythmé par les pleurs de votre bébé et le manque de sommeil génère une irritabilité. Le rôle de nouvelle maman est entièrement à apprendre et vous avez l'impression de vous sentir dépassé. Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas la seule.
Ces symptômes dépressifs apparaissent généralement la première semaine postnatal chez une jeune mère. Ils disparaissent aussi rapidement qu'ils sont arrivés, vous laissant profiter de votre nouvelle vie de jeunes parents.
Ne culpabilisez pas, vous avez le droit de vous sentir dépassée et terrassée. Les changements hormonaux ne vous aideront pas à passer au dessus de vos douleurs et de vos peurs, mais prenez votre mal en patience. Le soutien social permettra de vous apaiser et de vous accompagner dans vos questionnements légitimes.
Souffrir de maman blues (c'est classe dit comme ça, non?) ne fait pas de vous une mauvaise mère, bien au contraire. Prenez confiance en vous.
Sarah, jeune maman ayant connu le mal de mère.